Directrice de l’Institut Simone de Beauvoir à l’Université Concordia, Viviane Namaste s’intéresse aux gens discriminés, à la vie nocturne et aux cultures clandestines du Québec des XXe et XXIe siècles. Par le passé, elle a écrit sur les personnes transgenres, sur la vie dans les cabarets, sur le travail du sexe, sur l’échangisme. Cet attrait pour les sujets non conformistes l’a mené à enquêter sur la censure des journaux érotiques au Québec au milieu du XXe siècle. Bien que ces « journaux jaunes » aient été la cible de la censure de l’État et de l’opprobre des groupes chrétiens, rien n’a réellement été en mesure de les faire disparaître. Ils ont été lus, imprimés et distribués. Dans l'ouvrage La censure des journaux jaunes au Québec, publié aux éditions du Septentrion, Mme Namaste explique en quoi les interdits du passé peuvent servir à mettre en lumière les nouvelles formes de censure qu’on cherche à ériger de nos jours.